Dès l’introduction – mettant en scène le rapt d’un jeune homme tranquillement en train de rentrer chez lui – Get Out nous prend aux tripes. Avec un cadrage au millimètre et une ambiance angoissante à souhait, nous comprenons très rapidement que nous sommes face à un film où rien ne sera laissé au hasard.
Vient ensuite la découverte des deux protagonistes principaux, une fille blanche de bonne famille et un afro-américain confiant ses doutes vis-à-vis de sa rencontre imminente avec sa belle famille. Si cette scène ressemble à une banale introduction de comédie romantique, il ne faut pas s’y méprendre, car le film va très vite nous plonger dans un climat de plus en plus irrespirable.
Tout commence à virer au cauchemar dès lors que le couple entame son voyage vers la luxueuse maison de la famille de Rose. Arrivé à bon port, Chris a un premier contact avec sa belle-famille très cordial mais le personnel de maison laisse présager que la sérénité ambiante du lieu n’est peut-être qu’une illusion.
Et c’est bien en ça que réside le génie de ce film, dans sa faculté à disséminer ça et là des indices d’une situation menaçante sans que nous parvenions à en savoir plus que le personnage principal.
Au fur et à mesure, la situation s’éclaire et la plupart des choses posées dans le récit se voient justifiées pour un final en apothéose. Le film parvient même à placer des éléments humoristiques via le personnage du meilleur ami de Chris, sans rien retirer au trouble général.
Nous ressortons donc de ce film avec la satisfaction d’avoir vu une œuvre maîtrisée de bout en bout dans laquelle horreur et audace font bon ménage. Et, juste au passage, le réalisateur Jordan Peele n’en est qu’à son premier film…
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